Nous avons été récemment alertés à propos de la présence d’un nid de chenilles processionnaires rue de la Fourane, dans un grand cèdre, sur un terrain privé*. Contacté, le service des Espaces Verts de la ville d’Aix nous a assuré qu’il traitait tous les pins contre cette chenille, tous les ans, et particulièrement dans les écoles, mais pas chez les particuliers qui doivent s’en charger eux-mêmes.
Il nous a semblé intéressant de présenter cet insecte, en nous inspirant très largement d’une plaquette d’information diffusée par l’INRA (voir sources en fin d’article).
* Le propriétaire a été averti et nous espérons qu’il réagira rapidement.
Cycle de vie de la chenille processionnaire du pin
Les chenilles qui sont à l’intérieur de ce nid ont été pondues l’automne dernier, plusieurs centaines d’œufs, autour de deux aiguilles de l’arbre. Dès leur éclosion, les larves ont commencé à tisser un réseau de soie qui a constitué ce nid. Elles en sont sorties la nuit, en procession, et se sont nourries des aiguilles de l’arbre porteur du nid.
D’un jour à l’autre (nous sommes en Février), elles vont quitter ce nid et descendront de l’arbre, à la recherche d’un sol favorable à leur enfouissement. Elles y resteront plusieurs semaines, mois, voire années, sous la forme de chrysalides.
Lorsque les conditions climatiques le permettront, les chrysalides libèreront les papillons (émergence) pendant l’été.
Ces papillons pondront à leur tour sur deux aiguilles de pin (ou de cèdre) et le cycle recommencera.
Risques sanitaires
Une telle présence peut affaiblir considérablement l’arbre support, le rendant plus vulnérable à d’autres attaques d’insectes « mangeurs de bois », et amoindrissant sa résistance aux stress naturels (manque d’eau, chaleur excessive).
Concernant les humains et les animaux, les risques sont très importants. Les chenilles libèrent des poils urticants très allergènes qui peuvent occasionner les lésions de la peau, des yeux, ainsi que des difficultés respiratoires.
Les animaux, particulièrement les chiens, peuvent aussi être victimes de troubles très graves.
Avertissement
Les poils urticants volent dans l’air, évitez de vous approcher d’un tel nid, même ancien.
Lutte contre ces insectes
La prévention ou la lutte peuvent se faire à différents stades de l’évolution de l’insecte.
- Le piégeage des papillons, grâce à des pièges à phéromones (de Juin à Octobre dans notre région)
- La lutte microbiologique en pulvérisant le Bacille de Thuringe dès l’apparition des petites chenilles (règlementation stricte, ce biocide tue tous les insectes)
- Destruction des nids . Attention, port d’équipement de protection individuel indispensable. S’assurer que les chenilles ont bien été détruites par noyade ou brûlage : la soie des nids est extrêmement résistante (un nid jeté au feu protège les chenilles à l’intérieur).
- Piégeage des chenilles : un système installé autour du tronc de l’arbre permet de piéger les chenilles avant qu’elles puissent descendre plus bas pour aller s’enfouir dans la terre ( de Janvier à Mars dans notre région).
- Pose de nichoirs à mésanges charbonnières (trous de 32mm, installés en automne), grandes consommatrices de ces chenilles.
L’expérience montre que c’est la combinaison de plusieurs de ces dispositifs qui permettra une baisse sensible de la fréquentation. Une action environnementale vertueuse privilégiera le piégeage des papillons en été et des chenilles au début du printemps, ainsi que la mise en place de nichoirs pour les mésanges.
Sources
- Unité Expérimentale Entomologie et Forêt Méditerranéenne
- « Les clés pour lutter contre la processionnaire du pin » (UEEFM – INRA)
- « Lutte biologique contre les chenilles » (ville d’Auxerre)
- Appli smartphone AGIIR (biovigilance, science participative) aide à la reconnaissance et signalement d’insectes ravageurs
Bonjour et merci aux personnes qui nous font connaitre ce désagrément. Mais j’aimerai savoir et je pense que d’autres personnes le souhaitent aussi :
– ces chenilles se trouvent à quel endroit de la rue de la Fourane ????? Si on peut les éviter ce seraient bien !!!! et si le fameux cèdre se trouve dans une propriété privée la mairie ne peut elle pas leur demander de traiter cet arbre ??? pour ne pas causer des désagréments peut être graves (vous l’insinuez !!!) pour notre santé ??? Personnellement j’habite à 10 m de la rue de la Fourane mais je voudrai bien savoir à quel niveau le cèdre se trouve. Merci pour votre réponse.
Bonjour,
le but de cet article est de sensibiliser à une éventuelle présence dans les jardins. Le nid repéré à une dizaine de mètres de hauteur ne représente aucun danger dans la rue. Par contre, la présence de ces chenilles en procession au sol pourrait être dangereuse. A priori les chenilles restent sur les sols meubles et ne parcourent ni les trottoirs ni les rues goudronnée. Pas de crainte particulière pour la rue de la Fourane, donc, mais soyons attentifs dans nos jardins.