Circulation

Une curieuse révision de l’histoire

«C’est un échangeur autoroutier depuis les années 1970».
Curieuse révision de l’histoire pour légitimer un passage en force !

C’est le principal argument que la ville nous oppose pour justifier que le ROND-POINT DE LA  4ème RÉGION AÉRIENNE devienne la plaque tournante de « l’échangeur autoroutier du PONT DE L’ARC », sauf que ce présupposé ne tient pas la route !

Remontons le temps pour comprendre l’histoire de cet « échangeur » et son évolution.

Le Plan d’Urbanisme Directeur de la ville d’AIX EN PROVENCE inscrivant le projet d’autoroute est approuvé en 1961.

A cette étape de la planification du projet autoroutier, le secteur de PONT DE L’ARC n’est pas conçu comme « un échangeur autoroutier » mais comme « un diffuseur » desservi par seulement deux bretelles, les actuelles sortie 30 au Nord et 30b au Sud.
Les quartiers Sud construits dans l’immédiate après-guerre existaient bien avant l’arrivée l’autoroute.
Ils sont encore à bonne distance de l’emprise autoroutière qui est matérialisée par une ligne grasse pointillée n’englobant pas le carrefour des avenues BROSSOLETTE-FOURANE-SCHULER, contrairement à « l’échangeur » en marguerite prévu plus à l’Est sur la RN2516 prolongée par l’avenue Henri MOURET (finalement pas réalisé) qui est contenu dans cette même ligne pointillée délimitant l’emprise autoroutière de l’État.

L’autoroute est percée en 1969.

Les quartiers résidentiels anciens des FACULTÉS et du PIGONNET sont éloignés de l’autoroute et reliés entre-eux par un simple carrefour à l’intersection de l’avenue BROSSOLETTE avec les rues de la Fourane et Colonel Schuler.
Les résidences LES PEUPLIERS, LES CANTARELLES et LES LIERRES plus récentes ont été édifiées vers 1965 dans la bande entre les quartiers anciens et l’autoroute en construction.
La campagne de la villa BOURGUET, amputée d’une bande de terrain au Sud, est encore préservée.

Depuis sa mise en service en 1970 jusqu’en 1988, le « diffuseur » de PONT DE L’ARC restera dans une configuration initiale sans rond-points et réduite à trois bretelles et un tourne-à-gauche sur le pont de l’autoroute.
– Au Nord : tourne-à-gauche et bretelle 30 de BROSSOLETTE vers A8
– Au Sud : Bretelles 30A et 30B de l’A8 vers BROSSOLETTE
Il est évident à l’image que le carrefour BROSSOLETTE-FOURANE-SCHULER ne participe aucunement au fonctionnement de l’autoroute.
C’est un carrefour urbain conventionnel au cœur du quartier résidentiel PIGONNET-FACULTÉS qui n’a rien d’un « échangeur » comme on nous le martèle aujourd’hui.
En  1987-1988, les deux carrefours Nord et Sud sont transformés en rond-points

Le rond-point Nord est traité avec l’ambition d’en faire une entrée de ville sous la forme d’une fontaine monumentale qui occupe tout l’espace du giratoire.

Faute de retrouver une photo, voici un dessin en incrustation qui évoque la configuration de la fontaine à l’époque

Cette fontaine sera détruite dix ans après pour faire place à un terre-plein paysager et fleuri orné de sphères en pierre sur sa périphérie.

En 1989, la bretelle de sortie 30 de l’A8 vers BROSSOLETTE est percée.
Le diffuseur/échangeur n’évoluera plus jusqu’à la période actuelle, mise à part la dégradation continuelle de l’état du rond-point.

Au fil du temps, faute d’entretien, ce rond-point va perdre ses massifs fleuris, va devenir herbeux puis un terrain vague. Les boules de pierre ornementales vont être descellées par des chocs avec les véhicules et même la plaque commémorative finira par disparaître !
Le montage-photo en tête de cet article est édifiant sur la déshérence du ROND-POINT DE LA 4ème RA au fil des années.

Le mitage autoroutier est en œuvre inexorablement… il ne reste plus à l’Institution qu’à porter le coup de grâce en affirmant sans fondement que le rond-point de la 4ème RA est un échangeur autoroutier depuis 1970 et que la population n’a pas d’autre choix que de se soumettre à l’expansion autoroutière dans le cœur de la ville ! … en bafouant la réalité historique et en se désintéressant du sort des habitants du QUARTIER DES FACULTÉS ET DU PIGONNET.

Notre CIQ est déterminé à défendre le quartier et ses habitants avec de vrais arguments contre un projet insensé qui en est totalement dépourvu !

Notre première exigence est de conserver le tourne-à-gauche sur le pont de l’autoroute car c’est lui qui protège l’entrée du quartier contre l’envahissement du trafic autoroutier sur le rond-point de la 4ème RA…
…et là, nous pouvons affirmer que ce tourne-à-gauche existe bel et bien depuis la mise en service de l’autoroute en 1970 et que c’est un dispositif autoroutier par nature, la preuve en image :

10 commentaires

  • Bravo pour ce travail de recherche si complet et tellement parlant !
    Comment lutter contre la mauvaise foi et la puissance des uns au mépris de l’intérêt de tous les autres dont nous faisons partie ?

  • Remarquable retrospective historique de ce carrefour! J’ai en effet souvenir de ces sortes de gradin dont la découpe évoquait la ste Victoire (??) et qui en effet bouchait la vue des perspectives. Et souvenir aussi de ce bassin vide.

  • Merci pour cet historique complet.
    Apparemment la dernière réunion n’était en rien une concertation, tout était décidé.
    Qu’est -il possible de faire maintenant ?
    Quel argument est invoqué pour la suppression du tourne-à-gauche ?
    Je n’ai pas l’impression qu’il soit accidentogène.
    Par ailleurs, j’en profite pour vous demander comment régler ma cotisation !
    Bien cordialement
    Béatrice Scuitto

  • Encore une fois un remarquable article très bien documenté (qu’il est émouvant de voir ces photos !!…)
    Je vous assure de tout mon soutien dans les démarches qui seront les vôtres.
    Il est urgent de se mobiliser contre la suppression du tourne à gauche qui serait une véritable catastrophe pour la qualité de vie des habitants de notre quartier…

  • Bonjour,
    Et si on faisait l’addition des frais engagés pour ces constructions, inaugurations, re-inaugurations, déconstructions, reconstructions, démolitions, etc… etc… ???
    Celle-là et bien d’autres encore ! … (La liste est vertigineuse…)
    Qui a une idée des sommes balancées par les fenêtres alors que dans le même temps la ville d’Aix refuse systématiquement et sans vergogne de faire de menus travaux peu onéreux de réparations ou de modifications de la voirie et de l’urbanisme sous prétexte « qu’il n’y pas d’argent » ??? !!! …
    Crdlt,
    M.V.

  • J’adore cet article! Merci pour ce travail de mémoire! Il est important de transmettre ces précieux renseignements aux nouveaux!
    Mais quelle verdure il y avait d’antan! On nous fait miroiter la même verdure sur l’animation 3D, mais ce ne sera certainement pas cela, soit disant à cause des canalisations…

  • Beau travail de reconstitution chronologique de l’évolution de cette infrastructure routière de l’A8 développant ses tentacules au fil du temps. La suppression du tourne à gauche pour les voitures venant du Sud va effectivement surcharger le trafic autour du rond-point de la IV° région aérienne et accroître la congestion aux heures de pointe. Difficile de comprendre l’intérêt de la requalification de ce diffuseur qui va rajouter 2 nouvelles voies de circulation espérant améliorer la fluidité du trafic automobile ce qui est un leurre face à la saturation en heures de pointe, entre autres due à l’embouteillage de la voie entrante vers le nord du Pays d’Aix, Lyon, Marseille.

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