Histoire

Cours d’eau à ciel ouvert : Sextius 1 Schuman 0

« L’eau, qui est quand  même l’identité de ce quartier, va retrouver sa place avec un cours d’eau qui passera sur tout le haut du Cours Sextius avec une végétalisation importante… Cela signifierait une baisse de  3 à 4 degrés… » (Extrait du discours de Madame le Maire lors de ses vœux protocolaires).

Voilà de quoi faire des jaloux !

Notons que le Cours Sextius est bordé de magnifiques platanes, ce qui n’est pas le cas de notre avenue Robert Schuman, avec à peine quelques arbres maigrichons aux arrêts de bus.

Par chance, les haies privées, des deux côtés de l’avenue, apportent un peu de verdure, mais cela ne suffit pas, bien sûr. Pour preuve la température dans cette avenue en été !

Le quartier des Facultés a aussi son cours d’eau

« Rendre les villes perméables Faire de l’eau une ressource pour l’aménagement », tel est le titre d’un rapport très intéressant, effectué en février 2019 dans le cadre de l’Atelier des Territoires.
Celui-ci rappelle la présence d’un cours d’eau ( le “canal des arrosants des Pinchinats”) depuis la ville historique jusqu’à la rivière de l’Arc… passant par l’actuelle Avenue Schuman !
L’écoulement gravitaire est favorisé par 55 mètres de dénivelé entre les boulevards extérieurs et l’Arc !

Ce dénivelé important est historiquement la source de nombreux incidents, dûs principalement au système de recueil et d’acheminement des eaux pluviales.
La présence d’eau dans ce bassin versant est régulièrement mis en évidence à l’occasion des chantiers immobiliers qui doivent composer avec les aquifères. Le dernier en date a valu à un chantier le doux sobriquet de “piscine”.

Plutôt que d’utiliser de gros collecteurs d’écoulements – situation actuelle – qui entraînent un fort débit en aval au niveau de l’Arc (fig.6), l’étude de l’Atelier des Territoires  préconisait une diffusion initiale plus douce avec une constellation de points d’infiltrations qui restituent plus lentement le volume d’eau à évacuer (fig.7)

L’étude avait même envisagé la réhabilitation de l’avenue Schuman en y intégrant la mise à ciel ouvert de la “galerie Krypton”, c’est-à-dire de l’ancien cours d’eau, utilisé à des fins d’écoulement pluvial, de refroidissement atmosphérique… et d’agrément !

En coupe, à gauche les Fenouillères, à droite l’Université. Notez le ruisseau à ciel ouvert côté facs.

Malheureusement, ce projet n’a pas abouti et, à la suite de la réhabilitation du tracé de l’Aixpress,  nous devons maintenant supporter l’extrême minéralisation de l’avenue Schuman, en espérant que des aménagements futurs pourront atténuer cette situation insupportable.

Souhaitons un bel avenir à ce futur ruisseau urbain du Cours Sextius, en espérant qu’il n’aura pas le même destin que le “nôtre”.


Sources :
Atelier des Territoires sur le site developpement-durable.gouv.fr
Rapport final – Schéma de référence Aix-en-Provence (pdf)
Au fil de l’eau, au fil du temps, Aix-en-Provence les Pinchinats (CIQ Pinchinats)
L’eau et ses enjeux dans la campagne aixoise (M-C Amouretti, H. Amouric, G. Comet)

2 commentaires

  • Lorsque nous avons aménagé aux Saules, où mes parents avaient acheté ´sur plan ´ , l’eau était partout , comme en témoignaient les beaux arbres , à l’arrière, qui avaient donné son nom à la résidence , mitoyenne d’un splendide pâturage bordé d’un canal d’arrosage ( devenu la Fac’ des Lettres’ , dont nous subissons maintenant l’abominable parking métallique à plusieurs étages, juste derrière le grillage de séparation, devant nos fenêtres de chambre !!! ).
    Le promoteur avait exigé une rallonge salée ( pourquoi pas en cash …) aux futurs propriétaires , une fois les fondations creusées , qui se voyaient inondées par une source souterraine …
    Côté ´pile ‘ , l’Avenue Robert Schuman ( en fait ´Chemin des Fenouillères ´ , il me semble, encore, à l’époque, était encore bordée par un ´ruisseau ? Ou plutôt ´égout ´ à ciel ouvert ( vu l’odeur , et les rats géants qui y entraient et en sortaient gaiement ..) , qui drainait tout ce qui s’écoulait depuis Aix , jusqu’à ce qu’on appelait délicatement ´l’usine à merde’ du Pont de L’Arc , auprès de laquelle il ne faisait pas bon séjourner , les mois d’été ‘!
    Mais nous, gamins, trouvions rigolo de sauter par dessus, cueillir les longues tiges de sureau qui prospéraient sur ses berges, pour en faire de légères baguettes , et titiller batraciens et rongeurs qui y nichaient !

  • J’ai connu ,en 1952 , le ruisseau des » Pinchinats  » qui coulait au fond est de notre terrain , 11 avenue Schuman , ( ex chemin des Fenoulléres ), bordé de sureau et d’énormes saules pleureurs , lieu de vie aussi de rats assez imposants , mais innofenssifs .
    3 moulins à eau travaillaient activement grâce au ruisseau , familles Rebuffat ( 2 moulins ) et Martel . Au pont de l’Arc , sur la rivière de l’Arc même , en bas à gauche du pont , en allant vers Luynes , se trouvait le dernier moulin du secteur , famille Bernard .
    Tous les riverains pouvaient irriguer leurs cultures maraîchères principalement grâce à un système de petits canaux partant du ruisseau et la présidence du syndicat des eaux était assuré bénévolement , pour un an , par chacun des propriétaires mitoyens . Aix était Acquae Sextiae !!!!!!!!

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